“Entre lumières et transparences”
Fanny Bodart est habilleuse de lumières, restauratrice d’abat-jours : un métier à découvrir
Le tissu est pour Fanny une longue histoire. Après des études secondaires au Mans, elle fréquente la prestigieuse école de stylisme ESMOD (…).
Fanny, jeune professionnelle, s’exerce alors à toutes les expériences qui s’offrent à elle. De manière éclectique, elle saisit toutes les opportunités. Après avoir réalisé des vêtements pour son entourage, elle se frotte aux milieux branchés des créateurs de haute couture, puis à ceux du spectacle (…).
En 1988, elle travaille à la conception des costumes pour le film La Maison Assassinée du metteur en scène Georges Lautner (…). De 1989 à 1992, changement de cap : Fanny travaille pour EuroDisney comme administratrice des textiles ; (…) elle doit parcourir le monde à la recherche de 4 millions de mètres de tissu nécessaires à la confection de 400 000 pièces de vêtements. (…)
Extraits de l’article de Martine Taroni, paru dans le n°113 de Maine Découvertes, durant l’été 2022.
Toujours curieuse d’expérimenter d’autres voies, elle se tourne vers la broderie. Elle s’approprie les techniques d’une des plus grandes maisons, l’atelier Lesage. (…) Elle fréquente Bangkok, l’atelier de broderie du palais de la reine, Sirikit Kitiyakara où l’on décline l’art de la peinture à l’aiguille dit passé empiétant. Revenue en France, elle exécute un temps des “kits” pour le Madame Figaro puis travaille pour la maison Hermès et pour le Crillon.
La broderie d’ameublement, savoir-faire de l’excellence consiste entre autres à enrichir les luxueux tissus d’éditeurs, de motifs décoratifs pour sublimer leur beauté et les rendre uniques. Jusqu’en 2007, elle brode à la demande d’architectes d’intérieur, les tissus d’ameublement destinés à la confection de rideaux et de fauteuils pour des clients du monde entier habitués aux standards du luxe (Etats-Unis, Suisse, Îles Caïmans…).
Fanny est conduite à se dépasser sans cesse et à répondre à de nouveaux enjeux. C’est en 2016 que son activité se centre autour de l’abat-jour, pièce emblématique de notre quotidien. Comme tous les métiers d’art, celui de restaurateur d’abat-jours requiert la précision du geste, le savoir-faire, l’oeil de l’artiste et l’exigence du professionnel.
Dans ce travail, différentes étapes s’imposent. Chacune réclame des talents particuliers : le choix de la bonne carcasse (armature) chez le carcassier, la confection d’un patron d’abord en papier puis reproduit sur polyphane, la bonne matière à utiliser, la juste finition avec comme dénominateur commun à toutes ces étapes, la talent créatif et le sens de l’harmonie des volumes, des couleurs et des formes.
Des abat-jours de toutes les formes naissent des mains de Fanny : des coniques, des cylindriques, des carrés, des rectangles, des ovales, des flammes, des pagodes, des pyramides évoquant des époques diverses ; l’Empire ou l’époque victorienne, l’univers contemporain… de style classique, romantique. (…)
Fanny jongle avec les techniques de fabrication : contrecollé sur papier, ou en tissu tendu, froncé, plissé ou juponné : les déclinaisons des formes sont à l’infini. Tous les possibles sont permis.
L’art est de mettre en place une ambiance raffinée avec parfois des effets d’illusions, de perspectives ou de mystères. (…) Cette pratique a fait ses preuves dans le monde du spectacle surtout dans celui du musée. L’éclairage est devenu aussi un mode d’expression.
Pour créer l’abat-jour unique, il faut à l’artiste une rencontre ; celle de la maison et du maître des lieux. C’est à ce moment précis que l’objet utilitaire se métamorphose en objet d’art, intimement lié au décor. Fanny alliant art et technique crée alors avec talent des espaces élégants. Elle donne un sens à la lumière et à nos émotions.
Ses abat-jours procurent dans un salon ou dans une chambre à coucher, une atmosphère apaisante, harmonieuse. Cette habilleuse de lumières nous rend heureux.
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